SuperMamas, la géniale initiative de mamans pour aider d'autres mamans

dossier Quoi de mieux qu'une maman pour soutenir une maman qui vient d'accoucher? C'est la belle idée des SuperMamas, qui mettent en contact des jeunes mamans ayant besoin d'un peu d'aide, en Allemagne, en Suisse, en France mais aussi, depuis peu, à Bruxelles et, qui sait, peut-être dans (presque) toute la Belgique prochainement... Nous avons interrogé Maria Grazia et Émilie, à l'initiative de ce beau projet. "Bichonnez une maman!" Pourrait être le slogan des SuperMamas. L'idée est simple: créer un réseau de soutien pour jeunes mamans, en mettant en contact des HelpingMamas (mamans qui aident) et des BubbleMamas (mamans à bichonner). Pas besoin d'un investissement de tous les instants: quelques mots par téléphone, une visite, l'apport d'un bon petit plat maison pour la jeune maman, c'est pas grand chose, mais c'est beaucoup. Nés en Suisse, ces réseaux de mamans se sont étendus à l'Allemagne, la France et la Belgique. Toute récente dans notre plat pays, l'initiative est, pour l'instant, installée dans les 19 communes de Bruxelles. Mais, victime de son succès, le réseau bruxellois est sur le point de s'étendre au Brabant Wallon, et peut-être au-delà un jour, qui sait!

Comment est né SuperMamas?

Émilie Salonen, co-fondatrice des SuperMamas Germany: "L'idée des SuperMamas est née dans la tête d'une jeune maman suisse, Élisa, en 2014. À la naissance de ses enfants, Élisa s'est sentie très soutenue par sa maman et sa belle-mère. Sage-femme, elle a eu l'occasion de se rendre compte de par son métier que plein de mamans n'avaient pas cette chance-là. Un jour, dans une émission des Maternelles sur France 5, elle a vu un reportage sur une communauté de mamans à Issy-les-Moulineaux qui apportaient des repas maisons à leurs membres jeunes mamans. Elle a décidé de reprendre le concept en Suisse et de fonder le premier réseau des SuperMamans.
Ce repas, c'est aussi et surtout "Je ne te connais pas, mais je sais par quoi tu passes, et tu as le droit d'être bichonnée et de te sentir aimée"
Pendant qu'Elisa fondait le réseau en Suisse, j'étais enceinte de mon premier enfant. Expatriée à Berlin, je me suis rendu compte, pendant mon 3e trimestre de grossesse, qu'on était les premiers de notre cercle d'amis à avoir des enfants. Nos amis travaillaient du lundi au vendredi, et mon mari est retourné travailler à plein temps après un congé parental de deux mois. Je me suis alors sentie très seule. Avant l'accouchement, je suis devenue amie avec une jeune maman, Marijke, nos bébés ont deux semaines d'écart. Sans elle, je crois que j'aurais fait une dépression post-partum. Neuf mois plus tard, je suis tombée sur un article sur le réseau suisse. Je me suis dit "Wow, c'est le truc dont les mamans expats ont besoin à Berlin!". J'ai proposé à Marijke de lancer le truc en Allemagne. On a fait un post, et en moins de dix minutes, 10 HelpingMamas et une BubbleMama s'étaient enregistrées." Maria Grazia Montella, fondatrice des SuperMamas Bruxelles: "Maman de deux enfants en bas-âge, j'ai découvert le concept "HelpingMamas" par hasard, en tombant sur un article posté par une amie hambourgeoise: "Les mamans devenues amies grâce aux SuperMamas d'Hambourg". Je suis tombée amoureuse du concept. Ma fille avait deux ans quand on s'est installés à Bruxelles, puis j'ai eu mon deuxième enfant. Je me sentais un peu isolée, coupée du monde. Le congé maternité en Belgique est plutôt court, je suis donc restée avec ce désir de faire quelque chose de plus militant, dans ce domaine-là. Je suis très ancrée dans les réseaux de parentalité ici, à Bruxelles, comme le café poussette Haricot Magique* à Ixelles. Quand j'ai lancé SuperMamas Bruxelles en octobre dernier, juste avant le deuxième confinement, nous avons eu beaucoup d'inscriptions au groupe Facebook en très peu de temps. Aujourd'hui, plus de 300 personnes sont inscrites dans le groupe, 71 personnes sont membres et on est à sept bichonnages en cours. Beaucoup de mamans nous contactent pour nous dire que c'est une initiative géniale et les HelpingMamas disent qu'elles sont ravies d'aider d'autres mamans. Il y a évidemment beaucoup d'expats. Mais on a aussi des mamans belges dont la famille est trop éloignée, surtout avec la crise du Covid. Ça fait maintenant plus d'un mois que l'initiative a été lancée. On couvre les 19 communes de la ville de Bruxelles, mais on commence à avoir beaucoup de requêtes de la région flamande. On aimerait donc développer le concept à tout le territoire, mais nous avons besoin d'aide car c'est un travail important! En moins d'un mois, 71 membres ont rejoint le réseau bruxellois. Enfin, je suis en train de lancer le projet de réaliser des petites vidéos capsules avec des femmes actives dans le domaine de la maternité et de la parentalité. Le 12 décembre prochain aura d'ailleurs notre premier Live "Take care of yourself to take care of your baby" ("Prenez soin de vous pour prendre soin de votre bébé") sur la nutrition pendant le post-partum.

Les SuperMamas, c'est pour qui?

Émilie: "Pour absolument toutes les femmes! On ne fait pas de distinction entre expat' et non expat', mais c'est vrai que la communauté expat' a vraiment soif de contacts. L'idée est toute simple: avoir quelqu'un à qui parler en post-partum, un soutien psychologique et un repas pour la maman, son mari, et ses enfants si elle en a plusieurs. Ce repas, c'est aussi et surtout "Je ne te connais pas, mais je sais par quoi tu passes, et tu as le droit d'être bichonnée et de te sentir aimée". Bienvenue dans la communauté de la maternité, dans le monde réel. SuperMamas, ce n'est pas une "mum dating app", on est dans la réalité, le soutien local des mamans qui vivent dans le même quartier ou la même ville que nous."

Comment ça fonctionne?

Émilie: "En Allemagne et en Belgique on utilise une application que mon mari a développé pendant son congé parental, après la naissance de notre deuxième. C'est une manière fiable et rapide d'organiser les bichonnages. Les admins, comme Maria Grazia à Bruxelles, sont des mamans qui ont une vie très remplie. Je voulais donc qu'on ait un outil qui puisse les aider à gérer tout ça. C'est aussi plus facile pour les mamans qui aident. Elles ont un compte, elles peuvent voir les bichonnages selon les quartiers, et entrer les dates auxquelles elles sont disponibles. Les "BubblesMamas" s'inscrivent aussi via l'appli. Puis nous les appelons et passons du temps avec elles au téléphone. Ça personnalise vraiment ce qu'on fait. Ensuite, les HelpingMamas recoivent la notification par email qu'une maman a besoin d'aide. Les mamans à bichonner peuvent alors voir où en est leur pampering ( = bichonnage) via l'appli. Les HelpingMamas rendent visite aux BubbleMamas seulement les jours où elles sont dispos. Elles peuvent bien sûr rentrer en contact directement. Si la visite doit être reportée, elles peuvent s'organiser pour décaler leur rencontre. Avec le corona, on a dû s'adapter. On encourage les mamans à se rencontrer dehors, à se téléphoner ou à reporter l'échange personnel. Pour l'instant, notre site est en anglais et en allemand. Mais notre groupe Facebook est très utile: On y poste aussi les pamperings. Les mamans qui ne font pas encore partie du réseau peuvent ainsi voir comment ça se passe, et ça permet aussi de remercier les mamans qui ont donné un peu d'elles. Certaines postent des photos de leur repas et partagent leur expérience, que ce soit en tant que Helping ou BubbleMama. Tout ça peut donner envie de participer plus activement. Tout est volontaire, basé sur la confiance. On fonctionne entièrement sur du bénévolat. Parfois, il n'y a pas besoin de beaucoup: juste des mots qui rassurent, et même juste des messages vocaux, en temps de corona notamment, ça peut changer une journée!" Le groupe Facebook SuperMamas Bruxelles L'application pour s'inscrire comme SuperMama à Bruxelles: app.supermamasgermany.org Le site français: supermamansfrance Le site allemand (en anglais et en allemand): supermamasgermany Le site suisse: supermamans *Le café poussette Haricot Magique à Bruxelles, espace cosy où petits et grands peuvent se retrouver autour d'un thé chaud ou d'ateliers, doit déménager courant 2021. Seul café poussette associatif de Bruxelles, il doit trouver un local décent et des subsides pour pouvoir perdurer. Vous souhaitez soutenir le Haricot Magique? Vous pouvez signer et partager la pétition Suivez Minimi sur Facebook et Instagram Lire aussi: Témoignage | « J'ai fait une grave dépression post-partum » Chronique | Mais pourquoi ma mère ne m'a rien dit ? #MonPostPartum Témoignage | J'ai fait un burn-out parental Burn-out parental et confinement: une ligne téléphonique pour les parents épuisés

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: juillet 2022

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