La phase de désespérance, c'est quoi?

dossier Si vous avez pensé que vous alliez mourir ou ressenti une très forte envie de tout laisser en plan pour partir au moment de mettre au monde votre enfant, c'est normal. C'est ce qu'on appelle la "phase de désespérance", qui intervient à la toute fin de l'accouchement. Explications. La phase de désespérance est décrite dans des manuels d'obstétrique dès le 19e siècle. Elle correspond au moment où la parturiente (la femme qui accouche) est à dilatation complète ou quasi complète, jusqu'à l'expulsion du bébé.

À quoi est due la phase de désespérance?

Tout ça a une explication physiologique. Dans les dernières minutes/secondes de l'accouchement, se produit une décharge d'adrénaline, avec des hormones qu'on appelle catécholamines. L'adrénaline, c'est cette bouffée que vous ressentez dans un état de stress ou lorsque vous devez enclencher une activité physique soutenue. C'est ce qui vous permet de fuir en cas de danger, par exemple. Autant pendant l'accouchement l'adrénaline peut bloquer le bon déroulé des choses, en inhibant l'ocytocine, hormone nécessaire aux contractions, autant à la toute fin, cette montée d'adrénaline est utile: elle vous permet de trouver des forces nécessaires à la mise au monde de votre bébé. En termes de survie de l'espèce, une théorie postule que cette montée d'hormones du stress a lieu pour permettre à la parturiente d'expulser rapidement son bébé et de fuir avec celui-ci, en cas de danger imminent. Elle implique en effet une sortie de la "bulle" induite par l'ocytocine, dans laquelle se trouvent les femmes en travail, pour retrouver un état d'hyper-vigilance.

Comment se manifeste la phase de désespérance?

Juste avant la naissance de son bébé, quand la femme arrive à dilatation complète ou presque, elle peut ressentir une panique intense, une envie impérieuse de tout arrêter et de partir, une confusion et des doutes. La future mère prononce des phrases assez typiques comme "je vais mourir", "arrêtez-tout", "je vais pas y arriver" ou "laissez-moi tranquille". Elle peut être agitée, crier et avoir des élans agressifs. La bonne nouvelle, c'est que ce moment est immédiatement suivi d'un regain d'énergie: la parturiente trouve la force et la puissance qui lui manquaient en fin de travail pour pousser et expulser son bébé. Dès que le bébé est là, ce déluge d'émotions négatives disparait, laissant la place au soulagement, à la satisfaction ("j'ai réussi"), et à la joie d'avoir son bébé avec soi. L'ocytocine, l'hormone (entre autres) de l'attachement, est de retour pour aider l'utérus à se contracter et délivrer le placenta. Inutile de tenter de raisonner une parturiente en désespérance. L'idéal est de ne rien dire et de continuer à soutenir la maman. Ce moment ne dure pas longtemps et est généralement vite oublié avec la naissance de bébé! Suivez Minimi sur Instagram Lire aussi: Témoignage | Mon accouchement voie basse après une césarienne L'importance du contact peau à peau à l'accouchement 15 mamans racontent les moments « oups » de leur accouchement

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: juillet 2022

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