Histoires d'accouchement: Marie a été déclenchée trois fois

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Pour de nombreuses maman, l'accouchement est un des plus beaux jours de leur vie. Bien qu'il s'agisse plus souvent de la rencontre tant attendue avec leur bébé que de l'accouchement à proprement parler. Aujourd'hui Marie raconte son histoire: ses accouchements ont été déclenchés à trois reprises.

La première fois

"Mon premier enfant est né deux semaines avant la date prévue. La veille de sa naissance, je me suis réveillée avec une fissure de la poche des eaux, provoquant un écoulement de liquide amniotique. Comme on est autorisée à se promener avec la poche fissurée que pendant un nombre d'heures limité, nous n'avons pas eu d'autre choix que de provoquer le travail cette nuit-là.

Cette naissance m'a paru aussi forcée qu'elle l'était: je n'arrivais pas à distinguer les différents types de contractions et je ne savais pas quand pousser ou non. C'est devenu une guerre d'usure avec une sage-femme et un gynécologue presque désespérés qui m'ont donné une dernière chance avant de m'emmener en salle d'opération pour une césarienne.

"J'ai passé la nuit dans mon lit d'hôpital, sans bébé."

J'étais épuisée mais avec l'aide d'une ventouse, j'ai réussi à faire sortir l'enfant avec la plus grosse tête du monde (selon mes critères en tout cas). Il n'avait pas l'air d'un bébé arrivé un peu plus tôt que prévu, pesant 3,700 kg. Pourtant, il a dû aller en couveuse pour observation. Mon mari a été renvoyé à la maison et j'ai passé la nuit seule dans mon lit d'hôpital, sans mon bébé.

L'accouchement m'avait coûté de la sueur et des larmes, mais apparemment surtout du sang. J'étais tellement étourdie que je me suis évanouie sur les toilettes le matin. En attendant, mon fils faisait encore la sieste dans la couveuse, m'a-t-on dit. Ils l'amèneraient quand je me sentirais mieux.

Par la suite, je n'ai plus jamais vraiment repensé à comment tout ça s'était passé. J'ai ramené à la maison un beau bébé. Il n'y avait pas de place dans le cerveau de maman pour des sentiments de colère sur le cours des événements.

La deuxième fois

Un peu moins d'un an plus tard, j'étais de nouveau enceinte, d'une petite fille cette fois. Lors d'une dernière consultation, le gynécologue nous a annoncé une masse de 4 kg. Le seul regret était qu'il ne soit pas là le jour J si elle arrivait à la date présumée d'accouchement, car alors il serait en vacances. Est-ce que nous pouvions envisager qu'elle arrive quelques jours plus tôt? Nous avons hoché la tête. Pourquoi pas?

Rétrospectivement, je peux penser à des dizaines de raisons de ne pas le faire, mais là, je me suis retrouvée sur la table d'examen comme une baleine échouée, je voulais revenir le plus tôt possible à une vie dans laquelle je pourrais jouer librement avec mon fils et où je pourrais tenir ma fille saine et sauve dans mes bras. Si le médecin le suggérait, c'est que c'était la chose à faire non? Pour quelqu'un qui est normalement très critique dans la vie, j'étais étonnamment docile. Les expériences d'il y a un an et demi semblaient complètement oubliées.

L'accouchement s'est bien déroulé. Le gynécologue avait eu raison: notre fille pesait 3,990 kg. En un an et demi, le protocole avait apparemment un peu changé car cette fois, le bébé a été immédiatement placé sur ma poitrine et personne n'a rien fait pour me l'enlever. J'ai apprécié et réalisé à quel point cela m'avait manqué avec notre fils.

La troisième fois

Nous voilà quatre ans et demi plus tard. Nous attendons notre troisième enfant et c'est très enceinte que j'arrive chez le gynécologue. Cette fois, aucune fuite et j'attends patiemment la date d'accouchement. Mais le bébé n'était pas pressé, alors mon accouchement fut provoqué une troisième fois. Des trois accouchements, ce fut le plus difficile. J'ai été déclenchée le soir et j'ai donné naissance à ma fille 24 heures plus tard. La péridurale avait complètement paralysé mes jambes, le bébé ne voulait pas descendre et je me suis évanouie lors des premières contractions. Mais j'ai accueilli une belle petite fille en bonne santé, donc tout a été vite oublié.

"Un déclenchement rend-il le travail plus difficile?"

Cette petite fille a maintenant huit ans. Mes trois enfants sont en parfaite santé, et ils se moquent de la façon dont ils sont venus au monde. Mais je me demande parfois si les choses auraient pu se passer différemment. Y a-t-il un lien entre les "difficultés" de mes accouchements et le fait qu'ils aient été déclenchés? N'aurais-je pas dû donner plus de temps à mes filles? En quoi les contractions naturelles sont-elles différentes? Je ne le saurai jamais.

Je ne veux pas remettre en question l'avis de mon médecin. Je n'ai pas été forcée à quoi que ce soit, je n'ai juste peut-être pas eu assez de réserves et je ne pensais pas avoir une voix qui comptait quelque part. Je ne veux pas non plus dramatiser: je n'ai subi aucune injustice et mes histoires d'accouchement sont loin d'être un film d'horreur.

Mais quand je lis des histoires sur la façon dont les mères ont maintenant leur mot à dire, sur comment les parents rédigent un projet de naissance et à quel point l'aide d'une sage-femme ou d'une doula est devenue accessible, je suis heureuse pour toutes ces futures mamans.

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auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: juillet 2022

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