Covid: comment les futures mamans gèrent la crise? Une sage-femme raconte

dossier Les femmes enceintes ont vécu - et vivent encore - une situation tellement particulière pendant ce confinement dû au Covid-19... Alors accoucher en ce moment, c'est comment? Nous avons posé la question à Émilie Redor, sage-femme au Chirec Delta à Bruxelles, et avons souhaité savoir comment ça se passait aussi du côté des soignants, en l'occurence des sages-femmes.

De quoi les mamans ont-elles peur?

La première crainte, et sans doute la plus forte, c'est que leur compagnon ou compagne ne puisse les accompagner en salle d'accouchement, et que les protocoles évoluent encore vers le pire... Ce que je ne pense pas. On est plutôt vers une sortie de crise, en tout cas pour l'instant!

Quelles sont leurs principales questions?

Si elles peuvent continuer à être suivies normalement, si elles sont considérées à risque et si leur enfant risque quelque chose, même si, maintenant, elles sont plutôt rassurées sur ce point.

Et du côté des sages-femmes, comment s'organise votre travail?

Honnêtement, mais je parle pour moi, le travail reste le même. Il faut simplement penser autrement les préparations à la naissance, qui se font en visio. Les suivis à domicile continuent normalement, et le suivi à l'hôpital reste le même. Nous avons peut-être un peu plus de travail à domicile, car les mamans ont tendance à rentrer plus tôt de la maternité. Ce qui pèse le plus, c'est cette espèce de charge mentale sur toutes les questions d'aseptie. Et évidement cette peur, toujours présente, d'être vectrice du virus. Et donc on reste super vigilantes pour les visites à domicile. C'est port du masque et des gants obligatoire.

Que voudriez-vous dire aux futures et jeunes mamans?

Même si la période est évidement assez stressante, elles peuvent se rassurer: les services de maternité et de salle d'accouchement sont exactement les mêmes qu'en "temps normal". Pour l'après, elle seront suivies à la maison. Elles ne doivent surtout pas hésiter à contacter leur sage-femme qui répondra à leurs angoisses. Nous sommes toujours autant disponibles! Et puis, peut-être essayer de voir le côté positif du confinement, même si elles ne voient pas leurs proches tout de suite: leur conjoint(e) reste à la maison, c'est génial pour commencer la vie à 3! Je leur dirais donc d'en profiter pour se reposer quand le bébé dort: plus de pression sociale! Elles peuvent enfin vraiment le faire. Si elles s'inquiètent de commencer la rééducation post-natale trop tard, pas de panique, elles peuvent trouver sur Internet des applis et tutos très bien faits, avec des exercices tout simples comme la fausse inspiration, pour commencer en douceur leurs séances. Et une rééducation plus "intense" peut tout à fait se faire un peu plus tard. En résumé, j'essaie de leur faire voir le côté positif: cocooner ++++ avec son bébé. C'est bon pour lui, pour la maman, et la famille. Suivez Minimi sur Instagram Lire aussi: Coronavirus: peut-on allaiter si on est contaminée?

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: juillet 2022

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